Les bijoux
Un moment de calme au magasin. Je décide de me plonger un instant dans des textes que j’aime particulièrement. Rimbaud, Verlaine, Hugo, Baudelaire pour les plus classiques.
J’hésite, lequel partager ici aujourd’hui? J’opte pour Baudelaire et les bijoux, tant pour son texte que pour ce qu’il a suscité à l’époque. J’aime les fleurs du mal même si, heureusement pour moi je n’ai pas l’esprit torturé de baudelaire. Juste une pointe de provocation parfois, peut-être est-ce pour ça que j’aime « l’effleure du mâle » bien plus que « les fleurs du bien » (sachant que les fleurs du bien sont un recueil de poêmes catholiques). Dans le jeu de mot douteux, je pourrai ajouter « leffe l’heure du mâle » mais j’en connais qui dirait « leffe l’heure du bien ». Je sais, c’est nul mais j’assume et puis je bosse plus que d’habitude donc je ne me défoule pas trop dehors en ce moment alors il faut bien que quelque chose dérape en moi d’une façon ou d’une autre. Le pire, c’est que j’aime bien les dérapages.
LES BIJOUX Charles Baudelaire
La très-chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores, Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores. Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur, Ce monde rayonnant de métal et de pierre Me ravit en extase, et j’aime à la fureur Les choses où le son se mêle à la lumière. Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise À mon amour profond et doux comme la mer, Qui vers elle montait comme vers sa falaise. Les yeux fixés sur moi comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses, Et la candeur unie à la lubricité Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ; Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne, Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ; Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne, S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise, Et pour la déranger du rocher de cristal Où, calme et solitaire, elle s’était assise. Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe, Tant sa taille faisait ressortir son bassin. Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe ! Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre, Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir, Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre ! Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
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Merci de nous remettre les bijoux de CB. Encore BRAVO pour partager ces photos ciselées avec gout. Et toujours l’amour des mots…
A bientôt
Amicalement, Den
20 novembre 2010 à 23:29
Merci à toi Den de passer ici .
Ce qui touche les uns ne l’est pas forcément chez les autres. Je suis contente de voir que le partage est apprécié de ton côté.
A bientôt
Val
22 novembre 2010 à 10:59
Beau défouloir que, voilà ! Même s’il y a des années que j’ai lu Baudelaire . On se défoule comme on peut ……. !
21 novembre 2010 à 13:57
Tu as de la chance, je te laisse imaginer le résultat si je lisais des magazines comme voici, voilà ou je ne sais pas trop quoi ! Tu aurais, au lieu de mes jeux de mots nuls et des textes qui me sont chers, des nouvelles des lifting de Mme Machine, de la cellulite de Truc bidule ou encore les derniers potins sur Mme Untel qui verrait en cachette Mr Trucmuche.
En fait, je réfléchis à ce que je viens de dire…….. si tu avais ce genre de nouvelles c’est que tu ne serais pas sur mon blog 😉
Pour info, juste une pellicule de neige ce matin……… j’attends la suite.
22 novembre 2010 à 10:40