Une façon de partager, tout en pensant : Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as

Addiction naturelle

 

Matin bonheur

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Élévation

 

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensérs, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

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Tandis que certains courent après le succès, la fortune, le matériel ou une place bien en vue dans la société, moi, je cours les chemins de montagne.
J’aime lorsque l’air est encore frais, lorsque les odeurs matinales sont encore piquantes, lorsque les reliefs quittent leur voile matutinal.
Je ne cherche rien, mais je trouve énormément.
J’aime l’instant, où arrivée,  je m’arrête, où je contemple.
L’instant, où je sens l’immense bouffée d’air pur qui m’envahit, se transformant, telle une vague exploratrice en moi, en un bien-être indescriptible.
J’oublie les arrivistes, les blessures profondes ciselées au fil du temps, tous les aléas quotidiens.
Seule une sensation bienfaitrice s’empare de moi, me donnant la capacité de traverser ces épreuves usantes  infligées ponctuellement.
En inspirant fort, face à cette immensité, je me sens vivante, heureuse.
C’est un instant de plénitude.
Egoïstement, ou plutôt à cause de sa valeur, je ne le partage pas avec tout le monde (comme un rocher suchard). J’aime ne le partager qu’avec ceux qui ressentiront cette sensation de bonheur.
Pas besoin de mots, seule cette lueur dans le regard évoque à quel point « le charme » fait effet et c’est bon de le partager.
J’ai envie de le partager avec toi…

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8 Réponses

  1. locadine

    L’inspiration légitime au bonheur , un bienfait essentiel pour aboutir à une harmonie authentique ! Merci toi o mon amie de ce partage . Bises , à bientôt !

    19 février 2011 à 16:45

  2. sublime tout simplement….une photo à couper le souffle

    19 février 2011 à 17:03

    • Oui j’adore cet endroit, en plus le matin c’est plein de chamois.

      21 février 2011 à 09:54

  3. Arnaud

    Je connais cet endroit ……. les gouilles, j y ai des souvenirs ………

    La bas ou ailleurs …..

    21 février 2011 à 14:45

    • Tiens donc… moi aussi.
      C’est beau d’être créateur de souvenirs, mais seuls, les souvenirs ne me suffiraient pas. Tant que la route de la création est ouverte loin dans le futur pour créer chaque jour les souvenirs de demain, ça me va.
      Par contre si la route s’arrêtait, c’est que notre avenir ne serait qu’un stock de vieux souvenirs…
      Et là, tu sais quoi? Ca s’appelle Nostalgie et tu connais mon point de vue sur ça 😉
      N’empêche que U2 s’allie avec David Guetta …et oui Mr.
      Moi ça me fait sourire tout ça… peut être qu’on va pouvoir trouver un truc à écouter ensemble un jour. Merci david 😉

      21 février 2011 à 18:11

  4. Très belles paroles et belles photos.
    Grâce à tes envolées poétiques et photos des récents posts, j’ai pu subir le choc d’une charge de travail intense et riches en émotions qui m’a rendu bloguement muet pendant ces dernières semaines !
    Retour à l’addiction. Préservons notre paradis, le vrai, celui que l’on vit…
    Merci à toi

    21 février 2011 à 16:18

    • C’est toujours un plaisir de te lire.
      Si moi, j’ai le temps de passer ici pour alimenter ce blog, c’est signe que ma charge de travail, elle, n’est pas intense en cet hiver capricieux.
      J’espère que tout ce travail fut d’une intensité bénéfique pour toi.
      Quoi qu’il en soit, le retour à l’addiction le sera c’est sûr.
      Qu’il est bon de vivre son paradis ici et maintenant et non d’espérer le trouver un jour, ailleurs.
      Val

      21 février 2011 à 18:18

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