Bain de boue pour mes chaussures
Jeudi 5 juin, j’ai eu la chance d’avoir une journée de repos supplémentaire. Je crois qu’il n’est pas besoin de vous dire ce que j’en ai fait. Une fois de plus, je me suis levée pour voir mon sac et mes chaussures qui m’attendaient alors que Louna allait rester à la maison puisque j’avais décidé de monter en réserve. Ce que j’adore dans ces matins là, c’est d’arriver au départ du chemin et n’y trouver aucune voiture ni trace de quiconque; ça c’est du bonheur. La montée peut commencer sereinement. Prise dans le rythme de la montée, seules mes pensées m’accompagnent, autant dire que je ne suis pas seule 😉 bien entendu,il y a les oiseaux, les sons, les odeurs matinales et le paysage qui m’entourent. A la bifurcation, je découvre que je ne serai plus seule là haut, le chemin est sculpté par les traces des moutons et avec la pluie de ces derniers jours, ils ont du avoir droit à un magistral bain de boue, tout comme mes chaussures ce jour là. Le sentier était un parcours du combattant. Tous les ans à cette période le berger transhume avec ses moutons pour y passer l’été. Le refuge n’étant pas encore ouvert en début de mois, cela lui donne un moment de répit avant la saison où les randonneurs pulluleront de toutes part, ce qui aura le don de le hérisser. Il y a pire que moi dans le mode sauvage 😉 Je passerai une bonne heure à parler avec lui, à découvrir qu’il était les yeux de la montagne alors que personne ne le voit. Méfiez-vous, si vous croyez être « seule au milieu de nulle part », ça ne marche pas forcément dans ce coin là 😉 la montagne a des yeux…
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« En nous établissant dans l’instant présent, nous pouvons voir toutes les beautés et les merveilles qui nous entourent. Nous pouvons être heureux simplement en étant conscients de ce qui est sous nos yeux » Tich Nhat Hanh
Après la pluie (la neige), le beau temps…
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Un samedi maussade au travail, une envie d’évasion et la perspective d’un jour meilleur, ça donne un sac préparé le soir en attendant le dimanche matin avec impatience. Un réveil en beauté avec un ciel bleu, dégagé et la promesse d’une belle sortie. Nul besoin de dire à Louna de m’accompagner, elle avait compris avec le sac prêt vers la porte. Nous voilà parties toutes les deux. Rien à dire de plus, la logique s’installe. L’oubli de tout, la saveur de l’instant, l’effort de la montée, le bienfait de passer de l’ombre au soleil et le bonheur de se laisser envahir par l’ambiance. Nul poids de la solitude là haut, bien au contraire. Sentir une onde interne forte et envahissante lorsque posée j’admire ces sommets si familiers mais constamment différents. Me voilà où je me sens si vivante et où je suis si bien…****
1- Les crêpines****
2- Pureté d’un lieu****
3- Louna, le Buet****
4- La grange face aux Fiz****

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» Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir » (Confucius) » Le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage » (Albert Schweitzer)
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Dimanche Bleu

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Une petite intrusion dans mon monde bleu, dans mon monde en couleurs. Depuis quelques temps, elles me manquaient, j’avais besoin de ce ciel bleu. Intrusion n’est pas le bon terme, c’est plutôt une invitation. Je quitte un monde pour en retrouver un autre. Je me retrouve face à ma réalité. Avancer comme ça, c’est une façon d’ouvrir la voie aux vérités, d’enlever le superflu. C’est là que la sélection du pour et du contre se fait où le nettoyage s’opère. Pas de réflexion, juste une sélection naturelle.****
Ce ne fut pas pour rien…

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Mardi mercredi c’est le week-end pour moi, donc ce mardi matin, direction là haut, au paradis des chamois, des bouquetins, le tout survolé par les aigles et les gypaètes. Il va faire beau et une fois que le soleil aura réussi à franchir les montagnes, il va tout illuminer en offrant sa douceur. Pour l’instant, je sais simplement qu’il suit la même direction que moi. Nous grimpons tout les deux dans le ciel. Plus je m’élève, plus le bruit des cascades monte de la vallée. Il n’y aura personne sur le chemin, je vais passer 6heures sans croiser personne. Un luxe de nos jours, un bonheur aussi. C’est bon de se sentir seule au monde. C’est bon, car je sais que je ne suis pas seule, que je pourrais retrouver des humains dès que j’en aurai envie. La montée en forêt se fait en écoutant tous les bruits, en respirant les différentes odeurs. Parfois ça sent la mousse,les feuilles , le champignons, l’odeur musquée des bêtes. Ça sent la forêt et je grimpe, je grimpe avec certains repères, comme un arbre mort, un source. Ce sont des repères personnels, des choses sans intérêt pour les autres, mais qui sont des guides personnels. Je sors de la forêt pour longer les arêtes où je vais croiser les habitants du coin. J’avance en faisant attention, je regarde partout, je fais le moins de bruit possible. J’avance et je continue à grimper, mais je ne croise aucune bestiole. Je n’en reviens pas, si je devais dire ça à ceux qui connaissent, ils ne me croiraient pas. On va garder ça pour nous alors 😉 Je n’ai pas envie d’être déçue alors je vois que la montée fut un plaisir, que d’être à cheval sur les arêtes est une chose géniale, que les montagnes qui me font face sont toujours aussi belles. Je suis au-dessus des sapins et ça, c’est une belle chose. Alors, tant pis, si je n’ai pas retenu ma respiration en croisant des animaux, j’ai trouvé de quoi me remplir de bonnes choses là haut. Il ne faut s’arrêter sur une chose que l’on n’a pas eu, mais plutôt voir toutes celles que l’on a devant soi 😉
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2- Le nuage****
3- Pause à la descente. Pendant que j’observais le nid du gypaète, il est passé au-dessus de moi, sans que je le remarque au début! Plaisir solitaire, je n’ai pas eu le temps d’aller chercher mon appareil photo.
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4- Vers la civilisation
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6- Bouquetin ça sera pour la prochaine fois 😉
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Chacun son horizon
1- En bas, dans la verdure****
2- En haut, après les premières froidures****
Pour certains, le lieu, les couleurs peuvent paraître haustères Pour moi, c’est le contraire. J’aime cette transition, où l’herbe verte, bien grasse, Se transforme en cette couverture marron après les premiers froids, Contrastant avec la roche grise et puissante. Je trouve cette période emplie de bonnes choses. On marche sans souffrir de la chaleur, on défit le vent, Les yeux se délectent sans arrêt, le paysage change. Je me sens Vivante sous un ciel gris. Le retour à la maison est signe de douceur, de bien-être, Où le thé reprend sa place de fidèle compagnon.
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Et ton horizon, à toi qui lis ces mots en ce moment, il est comment?****
Un peu plus haut, là bas…
Matin privilège, matin au ciel bleu sans un nuage, mais matin glacial, matin crucial.Départ pour une petite sortie avec un bon dénivelé, dont plus de la moitié de la montée se fait à l’ombre.
Les pas crissent sur la neige gelée et le rythme se prend, comme un air musical. Briser ce tempo, casserait la mélodie (ou plutôt, gèlerait mes doigts et mes pieds qui ne demandent qu’à être victimes de l’effort pour garder leur chaleur).
Enfin, on pénètre au pays ensoleillé, enfin cette douce chaleur qui fait tant de bien. Je lui concède mon visage un instant pour me laisser baigner par cette caresse si bénéfique.
Nous voilà aux portes de ce que j’appellerai « le paradis ». Pour moi, pas d’espoir sur demain ou après une vie bien remplie, le paradis existe bien sur terre et nul besoin d’en espérer un hypothétique, ailleurs.
Au départ, nous suivions une trace fraîche humaine, mais maintenant, nos pas se mêlent uniquement à ceux des bêtes. Plus de traces humaines…le bonheur.
Vient, après le temps de l’effort, le temps du réconfort. En voici un petit exemple :

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7- Ombre****

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Une pensée pour toi la minette au pays des knacks et des bretzels, pour que tu vois, qu’ici, rien ne change…