Austérité…tant aimée
Assise tranquillement au chaud avec les douces effluves chocolatées qui émanent du four, alors que la pluie ne cesse de se déverser, je me penche sur la journée de jeudi. Journée grise, sombre. A ces mots, vous pourriez penser que je parle d’une journée morne d’un jour d’automne. Erreur! J’aime ce ciel gris et j’aime par dessus tout me trouver où il prend une intensité encore plus impressionnante, où il se confond avec la roche, où le ciel a l’air écrasant, presque oppressant. Pour moi, c’est le temps idéal pour me retrouver entourée, coincée dans ce qui pourrait être un bout de monde où nul n’ira s’y perdre. J’ai profité de ce temps repoussant pour me régaler dans un lieu humainement vide, empli de trésors. J’ai partagé l’instant avec Laurine et je peux vous assurer que nous étions toutes les deux dans le même état d’esprit, heureuses…****

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Automne malade Automne malade et adoréTu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombants sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913