Les murs du temps
Inutile de dire qu’à l’intérieur il y a un poêle en fonte, que le soir, les biches papotent sur le pas de la porte. Comment je le sais? 😉 J’ai regardé à l’intérieur, et les biches ont laissé des signes de leurs passages.
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Les vraies merveilles ne coûtent pas un centime
Ici commence la liberté.
La liberté de bien se conduire.
Voici l’espace, voici l’air pur, voici le silence,
Le royaume des aurores intactes et des bêtes naïves.
Tout ce qui vous manque dans les villes,
est ici préservé pour votre joie.
Enterrez vos soucis et emmenez vos boites de conserves.
Les papiers gras sont les cartes de visite des mufles.
Ouvrez vos yeux et vos oreilles fermez vos transistors.
Pas de bruit de moteur inutile, pas de klaxons.
Écoutez les musiques de la montagne.
Récoltez de beaux souvenirs, mais ne cueillez pas les fleurs.
N’arrachez surtout pas les plantes : il pousserait des pierres.
Ne mutilez pas les fleurs, marchez sur les sentiers.
Il faut beaucoup de brins d’herbe pour tisser un homme.
Oiseaux, chevreuils, lapins, chamois,
Et tout ce petit peuple de poil et de plume
ont désormais besoin de votre amitié pour survivre.
Déclarez la paix aux animaux timides.
Ne les troublez pas dans leurs affaires
L’ennemi des bêtes est l’ennemi de la vie.
Afin que les printemps futurs réjouissent encore vos enfants !
Samivel poète et randonneur
Fenêtre tout court
Toi, l’esprit concret et sans clivages
Moi, l’esprit volage et champêtre
Je pars à tire d’aile en regardant par la fenêtreQuelle soit baie ou soupirail
Elle sait sans mener bataille
M’emmener au gré de mon imagination
Vers multiples horizonsDe l’intérieur ou de l’extérieur
L’envol a lieu à toutes heures
Il me faut concentration
Pour résister à la tentationViens, et regarde par la fenêtre…
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1-Fenêtre emprisonnée
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Réveil
Enveloppée de chaleur, je m’éveille. J’écoute. J’ouvre les yeux. Silence, clarté spéciale. Pas besoin de sortir de mon lit, Je tends les bras, j’ouvre mon volet et… Frénésie nivale Adieu lit douillet Bonjour le jour Je ne peux en dire plus Je suis déjà partie…Fenêtres
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Quoi de plus mystérieux qu’une fenêtre?
Fermeture ou ouverture, à chacun d’y voir ce qu’il veut.
La décence est d’y voir ce que l’on veut,
L’indécence est d’y voir ce qu’il est.
Tout dépend aussi, de quel côté part le regard
Cette fois, j’étais à l’extérieur…
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Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par-delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous: « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis?
Baudelaire. Les fenêtres, Spleen de Paris
Par la fenêtre…
Ce matin, première vision au réveil
Ouverture sur l’évasion
Par la fenêtre
Le soir la lune me salue
La nuit l’air frais me caresse
Le matin le jour me taquine.
Par la fenêtre mon esprit s’évade pour le plus fantastique des voyages
Ne la ferme pas, tu l’emprisonnerais…