Une façon de partager, tout en pensant : Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as

Articles tagués “gypaète barbu

Saveurs exquises

 

Je dis à tout le monde « désolée, mais je n’ai pas le temps », en fait j’ai du temps, mais je le passe là haut ou dans la forêt quand je ne bosse pas et j’y suis si bien que le temps libre qu’il me reste à passer en bas se restreint  tout comme les plaques de neige en plein sud.
Mercredi, j’ai failli rester un peu plus en bas, faire ce que font et doivent faire la majorité des personnes. J’avais décidé de remplir le frigo, de faire le ménage et toutes sortes de choses « à faire ».
Oui j’avais décidé ça, mais lorsque j’ai ouvert mes volets… je ne pouvais pas ne pas profiter d’une belle journée comme celle-ci; donc aucune autre alternative que de profiter de la vie.
Après un bon déjeuner, j’ai préparé mon sac, pris mes raquettes, mon chien et je suis partie à la rencontre de la vie.
La question du moment était de savoir si la neige était présente dès le départ où s’il allait falloir chausser et déchausser avant d’avoir une bonne couche.
Je l’ai vite su et j’ai chaussé et déchaussé pendant un moment avant d’avoir une neige constante.
Les nuits ne sont plus assez froides pour pouvoir monter « à pied » sur une neige dure et c’est un peu galère de monter en s’enfonçant au-dessus du genou pour se retrouver ensuite sur une portion sans neige. Bref, c’est la joie de la saison, je ne vais pas râler, c’est comme ça.
Une fois la partie bien enneigée atteinte, c’est du bonheur, je monte sans me poser de question. Une pause de temps à autre pour regarder et c’est reparti pour le coin que j’adore le plus. Un coin habituel, un coin comme un coffre aux trésors, où l’on domine un vaste territoire.
J’ai eu l’immense chance de me retrouver environ à 2000m sans n’avoir croisé personne.
Une fois de plus, c’est un luxe  Je suis arrivée à l’heure où l’estomac réclame, où le mental a envie du casse-croûte. Je me suis installée sur la crête, et j’ai observé tout en mangeant le meilleur repas du monde.
Au loin les chamois faisaient la même chose que moi, un bouquetin aussi, alors qu’un aigle volait en contre bas.
Pas d’approche animale plus importante, mais ce qu’il y avait devant moi suffisait à me rendre heureuse et à me dire que j’avais bien fait de monter. Beauté, calme, grandeur, immensité, nature, comme présents du jour. De quoi me rendre heureuse et m’interroger sur l’envie de redescendre.
J’ai bien fait de descendre car le coffre à trésors s’est renversé largement tout au long de cette descente où je fus accompagnée par mon odeur préférée, celle que le soleil extrait des épicéas par l’action de sa chaleur. C’est une pure merveille.
Pour moi elle est agréable olfactivement et mentalement car elle est liée à plusieurs choses. Le soleil, la chaleur, la montagne. Autrement dit, lorsque je la perçois c’est que tout est bien.
J’ai fait une pause un peu plus bas et là le bonheur. Un aigle et une buse se disputaient ou plutôt une buse s’en prenait à l’aigle royal !!!!
Pendant que je les observais, je n’avais pas vu que j’étais observée par celui que je souhaite rencontrer à chacune de mes sorties, celui qui me fait rêver, celui pour qui je voue une admiration énorme. Le gypaète.
Il volait là, à quelques mètres de moi. C’était Véronika, la femelle  du couple du village. Elle a 16 ans. Elle venait juste de se baigner, ses plumes étaient encore toutes collées et pouvaient laisser voir ses bagues. Elle a pondu il y a quelques jours, ce qui nous offre la chance d’avoir encore un jeune cette année.
J’admire cet oiseau, sa rencontre m’a bouleversée il y a quelques années et mon attraction pour lui ne cesse de grandir.
Mercredi après-midi, j’étais la femme la plus heureuse du coin.
J’aime cette nature et elle me le rend bien…

 

****

 

buet 1

1- Le Buet, 3096m le sommet de la commune. Appelé le Mont Blanc des dames par les gros machos du coin au 18ème siècle. Aujourd’hui, on ne l’appelle plus comme ça, car les dames ont du répondant et les hommes ont évolué 😉 Pourquoi, j’ai l’impression de dire une bêtise 😆

 

****

 

32- Les Fiz

 

****

 

rouquin3- Pti rouquin

 

****

 

44- Audacieuse!  Prise de bec entre l’aigle royal et une buse.

 

****

 

gyp 15- Gypaète barbu. Véronika

 

****

 

gyp 26- Véronika.

 

****

 

57- Désolée, si près qu’elle ne rentrait pas dans l’objectif 😉

 

****

Publicité

En route vers les bouquetins

 
 
Cela faisait des jours que j’attendais le soleil, la fonte de la neige pour monter tranquille à certains endroits. Enfin hier matin, un ciel sans gouttes, chose inespérée après avoir vu la météo de la veille. Réaction imminente, départ tout aussi prompt.
Les nuages s’échappaient vers les sommets et en haut le soleil arrivait à s’imposer petit à petit, l’air était frais mais ne piquait pas. L’odeur acidulée des plantes humides embaumait l’air, le chant des oiseaux se mêlait au bruit des pas dans les cailloux du chemin qui sillonne les cascades. Je ne parle pas du bruit de l’eau qui est toujours présent, soit assourdissant vers les grosses chutes, soit cristallin entre les cailloux.
La montée fut tranquille, sans croiser personne sur ce chemin de randonnée qui se transforme en autoroute des vacances en pleine saison. Je retrouve avec plaisir un endroit que je fuis en été ou que je visite à l’aube pour le savourer au calme. L’activité avalancheuse hivernale ne m’incite pas y monter et c’est avec plaisir que je  l’emprunte à nouveau après des mois « d’abandon ».
Je suis montée hier dans ce paradis à bouquetins, mais j’attends avec impatience le moment où je pourrais y retourner pour voir les petits nouveaux de la saison. Les étagnes au ventre bien gonflé nous promettent encore de beaux instants avec les futurs cabris.
Si bien occupée à les observer, que j’en ai oublié de lever les yeux au ciel où le gypaète faisait sa tournée journalière.
J’y retournerai d’ici peu et là, je prendrai le temps de tout regarder. En attendant, un petit échantillon avant de vous présenter les habitants des lieux un peu plus en détail dans une prochaine publication.
 

****

 

perfia1- Matin aux brumes volages

 

****

 chocard bec jaune2- Chocard à bec jaune

 

****

 marmotte court3- Marmotte en pleine course

 

****

gyp4- Gypaète barbu

****

femelle5- Madame Bouquetin

****

cornes6- Monsieur Bouquetin

****

 » Ne rien prévoir, sinon l’imprévisible. Ne rien attendre, sinon l’inattendu »
 
Éloge du rien de Christian Bobin 
 

 


Piochés de mon panier d’étincelles

 
Avec les deux derniers sujets que j’ai postés ici, ça m’a fait penser aux photos suivantes.
Certains les connaissent, d’autres non et comme c’est un sujet dont je ne me lasse pas, je vous en mets encore une couche 😉
J’ai le sourire, pourtant ce matin mon sac était prêt pour aller là haut, je suis debout avant le jour et… il pleut!
Je vais devoir jouer à la femme d’intérieur un moment et ensuite on verra bien 😉
 

****

1- Gypaète . Notre première rencontre…

****

2-

****

3-

****

4- Épiée par un bouquetin

****

5- Encore un beau gosse!

****


Info sur la Fête de la nature

Pour ceux qui se trouvent dans le coin :

Sixt :
L’Association des Amis de la Réserve Naturelle de Sixt fer à cheval propose en partenariat avec ASTERS une journée d’observation « Gypaète » le dimanche 13 mai, au tremplin de saut à ski à la sortie du village de Salvagny (route de la cascade du Rouget.)

De 10h à 17h des bénévoles et des professionnels équipés de longues vues, accueilleront le grand public pour leur permettre d’observer ce magnifique rapace, installé sur la commune depuis quelques années.
Un stand présentant l’oiseau permettra de faire plus ample connaissance avec le plus grand rapace d’Europe de retour dans les alpes.

Sallanches
Une projection du film « Le frisson de l’onde » sur la Loutre d’Europe

Et pour ceux qui habitent ailleurs :

http://www.fetedelanature.com/

 


Gypaètes

Mercredi, libre l’après-midi, je suis allée faire un tour. Envie de soleil, de neige et de tranquilité. J’ai pris mon ombre et direction là bas, au bout de la route.
Je ne voulais rien de plus que de marcher dans les bois, dans la neige, sentir la douceur du soleil, écouter, humer, être bien.
En levant les yeux pour voir si les bouquetins profitaient de la fonte de la neige sur les versants sud, j’ai vu le gypaète qui cherchait quelques os à se mettre dans le gosier.
Finies les courses en amoureux pour l’instant, Mr et Mme Gyp attendent un heureux évennement. Ils ont mis en route un petit  frère ou petite soeur à Cascade, alors les courses, et la balade, à tour de rôle.
Des images pas extraordinaires en qualité, encore une fois, mais un instant réjouissant pour moi. Désolée pour vous, vous récoltez le moins bon de la rencontre.
J’ai bien l’intention de remédier à ça 😉
Oh, zut alors, ça veut dire qu’il va falloir que j’aille courir la montagne, que j’attende, que j’observe…en haut, tout là haut, au milieu des bestiolles  🙄
J’ai une vie difficile, je vous le dis moi.
 

****


Des gypaètes et des hommes

Des Gypaetes et des Hommes – Official Movie Trailer from Mathieu Le Lay on Vimeo.

Simplement ce partage parce que j’aime les voir voler, j’aime scruter le ciel , je ne m’en lasse pas. Si le couple a installé son aire à la sortie du village, (tout comme moi)  c’est que ce petit coin de paradis est plutôt propice à une vie de qualité.
Riche en faune, en espace, avec des lieux où l’homme n’a pas « trop » mis son empreinte, cette partie de l’arc alpin est l’endroit idéal pour que le gypaète ait la possibilité de s’y développer.
Encore faudra-t-il  que l’hiver soit rude, pour que la sélection naturelle des espèces ait lieu.
Tout est lié. Un hiver doux, sans avalanches ne sera pas particulièrement une chance pour lui.
Il lui faut des carcasses, des os. Il passe après que la nature ait fait sa sélection, que les autres animaux aient ponctionné leur part du festin et qu’il ne reste plus que les os et quelques tendons. Il est le dernier de la chaîne alimentaire.
Le couple « Véronika » et « Haute Savoie Mont Blanc » recharge l’aire en ce moment, signe qu’une nouvelle ponte se prépare. 😉
Quant au film, il a été tourné en partie ici (oulaaaaaaaa le chauvinisme à l’état pur 😉 ) et reflète bien ce que j’aime, ce qui a de l’importance pour moi.

 http://www.mathieulelay.com/des-gypaetes-et-des-hommes/

Projection du film dans le coin:
Le 20/01/2012 à Cluses lors du festival Images et neige
http://festivalimageetneige.over-blog.fr
– Le 10/02/2012 à Taninges au cinéma le Club
– Le 17/02/2012 à Sixt-fer-à-Cheval
– Le 23/02/2012 au Plateau d’Assy (Passy)
– Du 22 au 28/02/2012 à la Roche sur Foron
– Le 03/04/2012 à Bonneville
– Le 22/05/2012 à Annecy


La Fête du Gypaète

comment-reconnaitre-et-observer-le-gypaete.html

fiches-observateur-asters.pdf

L’association des amis de la réserve naturelle de Sixt-Passy et l’animateur-nature de la réserve gérée par Asters vous attendent le dimanche 22 mai dans le village de Sixt-Fer à Cheval, en Haute-Savoie, au pied du tremplin de ski de Salvagny avec du matériel optique pour découvrir le gypaète barbu dans son nid. Ils vous parleront de l’écologie de ce fantastique rapace très particulier et répondront à toutes vos questions. Des jeux ayant trait aux rapaces et à la nature en général seront proposés aux enfants sur site.

  • Comment y aller : En voiture : se rendre à Samoëns puis suivre la direction de Sixt-Fer-à-cheval. Au village, prendre à droite direction Salvagny A Salvagny, prendre la direction du Lignon, de la cascade du Rouget.
  • Horaire : de 10 à 17 h
  • Accessible aux handicapés : Oui
    handicap

  • Matériel nécessaire : Jumelles
  • Pique nique nécessaire : Non
  • Publics : Enfants – Adulte
  • Réservation nécessaire ? Non
  • Niveau physique requis : Pas de niveau requis

****


Mort d’un Gypaète

Découverte d’un cadavre de Gypaète barbu Réserve naturelle de Sixt-Fer- à-Cheval (Haute-Savoie)

Le Gypaète barbu est l’une des espèces les plus menacées en Europe et bénéficie à ce titre d’un plan national d’actions visant, pour le massif alpin, à pérenniser la population.            Le Gypaète barbu est une espèce à dynamique lente : elle ne se reproduit que très tard (pas avant l’âge de 8 ans) et peu (1 jeune à l’envol en moyenne tous les 3 ans), ce qui est compensé par une longévité et une survie, des adultes notamment, importantes.        Chaque perte peut ainsi porter préjudice à la population en devenir.           Seuls 18 couples se reproduisent sur l’arc alpin dont 3 en Haute-Savoie.                          L’une des menaces les plus importantes qui pèse sur les populations, avec le braconnage et le risque d’intoxication et d’empoisonnement, est la collision contre les câbles aériens , qui peut à la fois toucher des adultes et des jeunes. Malheureusement, un nouveau cas a été découvert dans la réserve naturelle de Sixt-Passy, ce qui est le cinquième cas connus de collision de gypaète contre un câble aérien. Il faut préciser au préalable que la probabilité de retrouver un cadavre n’est due qu’au seul facteur chance de le retrouver dans la nature, sauf pour la dizaine d’oiseaux réintroduits et équipés de balises satellite depuis plus de 5 ans.

La mortalité est un indicateur important pour le suivi de la population (nombre de cas, classes d’âges, causes de la mort). Il est donc important d’essayer de tirer un maximum d’informations de ces découvertes.

Début octobre 2010, un chasseur de Sixt-Fer-à-Cheval indique au garde de la réserve naturelle de Sixt-Passy la présence d’un cadavre de grands rapaces au cirque des Fonts, à l’aplomb de la ligne Haute-tension Sixt-Emosson. Le garde se rendra sur place et trouvera des plumes et les ossements le 15 octobre. Ces derniers permettent rapidement d’identifier l’espèce concernée, le Gypaète barbu, grâce notamment à la présence du rachis blanc de la plume caractéristique de l’espèce. Aucune bague n’est trouvée ne permettant pas d’identifier l’individu et l’état du plumage ne permet pas d’identifier une classe d’âge précise.

A priori, il ne s’agit pas d’un des oiseaux adultes du couple local de Sixt ni de leur poussin de l’année car ils sont vus en vol dans la même période.

Une analyse des os récupérés a été réalisée par le docteur vétérinaire Ludovic Cheneval : Suite à l’examen du squelette de l’oiseau, il a pu identifier 4 os fracturés du vivant de l’oiseau :

– humérus gauche au 1/3 proximal (cause très probable de la chute de l’oiseau en plein vol; collision très violente)

– radius extrémité distale (conséquence probable de la chute) – pygostyle (conséquence probable de la chute) – 1 côte (conséquence probable de la chute).

Il constate également la présence d’un os atypique :- 1radius-cubitus de petit ruminant (os probablement transporté en vol par l’oiseau au moment de l’impact)

 

CONCLUSION : La fracture haute de l’humérus gauche a été causée par un choc très violent, très proche du thorax; cette fracture en plein vol entraîne une chute quasi-libre sans que l’oiseau de puisse planer pour atterrir. Les autres fractures des os plus petits sont probablement les conséquences de la hauteur de la chute. La présence d’un os de petit ongulé peut laisser supposer que cet oiseau le transportait au moment du choc, et qu’il n’a pas eu le temps ou le réflexe de le lâcher avant de s’écraser au sol.

Au vu de l’analyse des ossements, il est fort probable que la cause de la mort soit une collision avec la ligne THT de Sixt-Emosson. C’est une ligne qui a été au préalable identifiée comme dangereuse pour l’avifaune car elle traverse plusieurs zones de falaises et de cirques. Elle présente des portions ayant une très grande portée entre les pylônes ce qui rend son équipement avec les moyens actuels de visualisations (spirale, flotteurs…) impossible. Il est donc important de travailler d’avantage sur les dispositifs de visualisation afin de parer aux contraintes techniques qui ne permettent pas d’équiper certains types de lignes très dangereuses.       E .Marlé – Asters, nov 2010

Photo : Val