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Deux filles au pays des gouttes de pluie

 

Edwige et moi avons rarement deux jours consécutifs de repos ensemble en été sauf ce week-end avec le 14 juillet.  Bien évidemment, inutile de réfléchir à la façon dont nous allions profiter de ces deux jours de liberté. C’est deux jours en montagne à dormir sous les étoiles, enfin, c’est ce que nous aurions voulu, voir les étoiles.
Ça devait être deux jours à frôler le ciel en montant sur les sommets. Ce fut bien plus qu’une sensation d’effleurement et  sans avoir à monter vraiment car le ciel nous est carrément tombé sur la tête.
Nous sommes allées à sa rencontre au début, pour  vite nous rendre compte qu’il n’y avait pas besoin de monter pour se présenter à lui. Il descendait lui même à notre rencontre. Courtoisie dont nous nous serions bien passées.
Le but de notre rando était de monter pour l’atteindre et non qu’il nous court après. Quand le ciel décide de se présenter c’est pour nous envelopper de sa masse de nuages, et nous immerger dans un monde froid et humide alors que si c’était nous qui avions été à sa rencontre, ça aurait été dans des conditions tout à fait différentes.
Nous serions montées à lui,  accompagnées par le soleil en tentant de monter de plus en plus dans le bleu de son espace. Le ciel a sa place où il resplendit et lorsqu’il décide de la quitter, ça opère sur lui une métamorphose pas forcément agréable.
Je le préfère distant, bleu et haut, plutôt qu’aimant, bas et froid, mais ça, ce n’est pas nous qui choisissons. C’est encore lui le maître.
Son élan d’affection nous a freiné dans notre sortie. Passer la nuit dans notre tente,  dans le brouillard sans rien voir du monde qui nous entourait ne nous emballait pas vraiment surtout en ayant des doutes sur la météo du lendemain. Nous avons donc décider de le quitter en descendant à l’étage inférieur, sous la couche de nuage où un temps instable nous offrait quand même de la visibilité et une température plus agréable.
Nous nous sommes trouvées un petit coin pour passer la nuit, bien moins perdu où nous espérions échapper au monde des nuages instables.
Ce qui compte c’est d’avoir de l’espoir et ça, ça rend heureuses les deux filles que nous étions 🙂
 
 

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21-Direction les nuages

 

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42- Crête des gittes

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133- Victoire du blanc sur le vert

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bouquet4-Asters des Alpes aux perles de pluie

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65-Levé de rideau

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156- Gentianes de koch et gentianes champêtres

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167- Anémone pulsatile en graines

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198- Lumière du soir. Espoir ou déboire?

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hotel9- Hôtel hors catégorie

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Le lendemain sera un autre jour 😉
 

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Mort d’un Gypaète

Découverte d’un cadavre de Gypaète barbu Réserve naturelle de Sixt-Fer- à-Cheval (Haute-Savoie)

Le Gypaète barbu est l’une des espèces les plus menacées en Europe et bénéficie à ce titre d’un plan national d’actions visant, pour le massif alpin, à pérenniser la population.            Le Gypaète barbu est une espèce à dynamique lente : elle ne se reproduit que très tard (pas avant l’âge de 8 ans) et peu (1 jeune à l’envol en moyenne tous les 3 ans), ce qui est compensé par une longévité et une survie, des adultes notamment, importantes.        Chaque perte peut ainsi porter préjudice à la population en devenir.           Seuls 18 couples se reproduisent sur l’arc alpin dont 3 en Haute-Savoie.                          L’une des menaces les plus importantes qui pèse sur les populations, avec le braconnage et le risque d’intoxication et d’empoisonnement, est la collision contre les câbles aériens , qui peut à la fois toucher des adultes et des jeunes. Malheureusement, un nouveau cas a été découvert dans la réserve naturelle de Sixt-Passy, ce qui est le cinquième cas connus de collision de gypaète contre un câble aérien. Il faut préciser au préalable que la probabilité de retrouver un cadavre n’est due qu’au seul facteur chance de le retrouver dans la nature, sauf pour la dizaine d’oiseaux réintroduits et équipés de balises satellite depuis plus de 5 ans.

La mortalité est un indicateur important pour le suivi de la population (nombre de cas, classes d’âges, causes de la mort). Il est donc important d’essayer de tirer un maximum d’informations de ces découvertes.

Début octobre 2010, un chasseur de Sixt-Fer-à-Cheval indique au garde de la réserve naturelle de Sixt-Passy la présence d’un cadavre de grands rapaces au cirque des Fonts, à l’aplomb de la ligne Haute-tension Sixt-Emosson. Le garde se rendra sur place et trouvera des plumes et les ossements le 15 octobre. Ces derniers permettent rapidement d’identifier l’espèce concernée, le Gypaète barbu, grâce notamment à la présence du rachis blanc de la plume caractéristique de l’espèce. Aucune bague n’est trouvée ne permettant pas d’identifier l’individu et l’état du plumage ne permet pas d’identifier une classe d’âge précise.

A priori, il ne s’agit pas d’un des oiseaux adultes du couple local de Sixt ni de leur poussin de l’année car ils sont vus en vol dans la même période.

Une analyse des os récupérés a été réalisée par le docteur vétérinaire Ludovic Cheneval : Suite à l’examen du squelette de l’oiseau, il a pu identifier 4 os fracturés du vivant de l’oiseau :

– humérus gauche au 1/3 proximal (cause très probable de la chute de l’oiseau en plein vol; collision très violente)

– radius extrémité distale (conséquence probable de la chute) – pygostyle (conséquence probable de la chute) – 1 côte (conséquence probable de la chute).

Il constate également la présence d’un os atypique :- 1radius-cubitus de petit ruminant (os probablement transporté en vol par l’oiseau au moment de l’impact)

 

CONCLUSION : La fracture haute de l’humérus gauche a été causée par un choc très violent, très proche du thorax; cette fracture en plein vol entraîne une chute quasi-libre sans que l’oiseau de puisse planer pour atterrir. Les autres fractures des os plus petits sont probablement les conséquences de la hauteur de la chute. La présence d’un os de petit ongulé peut laisser supposer que cet oiseau le transportait au moment du choc, et qu’il n’a pas eu le temps ou le réflexe de le lâcher avant de s’écraser au sol.

Au vu de l’analyse des ossements, il est fort probable que la cause de la mort soit une collision avec la ligne THT de Sixt-Emosson. C’est une ligne qui a été au préalable identifiée comme dangereuse pour l’avifaune car elle traverse plusieurs zones de falaises et de cirques. Elle présente des portions ayant une très grande portée entre les pylônes ce qui rend son équipement avec les moyens actuels de visualisations (spirale, flotteurs…) impossible. Il est donc important de travailler d’avantage sur les dispositifs de visualisation afin de parer aux contraintes techniques qui ne permettent pas d’équiper certains types de lignes très dangereuses.       E .Marlé – Asters, nov 2010

Photo : Val